Confinés, selon quel droit ?

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jeudi 16 avril 2020

La France vient de reprendre un deuxième mois de confinement, alors qu’un grand nombre de pays d’Europe déconfinent (Autriche, Islande, Espagne, Italie dans certaines régions). Les Français obéissent au mot d’ordre décrété par une autorité supérieure et restent chez eux. Par volonté, par responsabilité, ou par crainte des verbalisations ? Outre les problèmes économiques et humains, le confinement généralisé d’une population pose un problème de droit et de délimitation de l’autorité et du pouvoir. À vouloir sauver des vies « à tout prix », ne risque-t-on pas de balayer la raison même de la vie, à savoir la liberté de conscience et l’autonomie des personnes ? Le fondement intellectuel du libéralisme, c’est le respect du droit et la primauté accordée à la personne humaine contre la tyrannie d’un pouvoir arbitraire. La question des rapports entre autorité et pouvoir est donc essentielle. Qu’est-ce que l’autorité ? Qu’est-ce que le pouvoir ? Quelle est la source du pouvoir politique, qui est légitime pour gouverner les sociétés, pour faire des lois et pour les imposer aux autres ? De la question de l’autorité et du pouvoir découle l’enjeu majeur de la légitimité.

La légitimité, fondement du pouvoir

La défiance actuelle des Français à l’égard des hommes politiques vient de la perte de légitimité de ces derniers. Qui sont-ils pour nous imposer un confinement, eux qui n’ont pas écouté les alertes de Taïwan en décembre 2019 et qui ont été incapables de stocker masques et objets sanitaires ? Qui sont-ils pour verbaliser des fils se rendant au chevet de leur père mourant, quand ils ne peuvent maintenir la sécurité dans certains lieux ni faire respecter la loi contre les voyous ? Quelle légitimité ont-ils à prélever impôts et taxes sur les PME françaises, quand ils annoncent ensuite une remise de dette aux pays africains qui nous ont emprunté une partie de ces impôts levés ? La grande difficulté de l’après-épidémie sera de maintenir le pouvoir quand la légitimité aura été perdue. Les patrons et les salariés de restaurants et de bars, ceux des TPE et des PME, tous ceux qui seront ruinés par la fermeture imposée de leurs entreprises et qui n’auront plus rien à perdre, puisqu’ils auront tout perdu. Le risque d’une agrégation de leur mécontentement à celui des Gilets jaunes de l’année dernière n’est pas nul, et serait beaucoup plus déstabilisant pour le régime que les anciennes manifestations. Sans légitimité, l’autorité devient tyrannie. La tyrannie demeure par la force et les armes, jusqu’à être renversée par des armes et une force plus grande.

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