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samedi 29 mai 2021
Dans un monde qui est changeant, la difficulté est d’intégrer les nouveautés dans la réflexion mentale et d’anticiper ce qui pourrait advenir du fait des innovations et des inventions. Focalisés que nous sommes sur le concept de mondialisation et de son corollaire non exclusif de délocalisation, la relocalisation du monde qui est en cours est en train de nous échapper, alors que ses conséquences seront majeures.
En schématisant les phénomènes économiques et techniques des dernières décennies, nous avons connu, des années 1980 aux années 2010, un phénomène marqué de délocalisations, ou plus exactement de « localisations ailleurs ». Une partie de ce qui était produit en Europe de l’ouest a été fabriquée dans d’autres pays, en Asie notamment, au Maghreb, en Europe de l’est, en Afrique de l’est. Textile, automobile, mécanique, etc. Ce phénomène a été rendu possible grâce à plusieurs innovations, notamment la révolution du porte-conteneurs, et la mécanisation et la robotisation des usines. Cette période de « production ailleurs » ou de « localisation ailleurs » est en train de s’estomper. Depuis le début des années 2010, nous assistons à un phénomène de « localisation ici » que l’on pourrait aussi nommer « relocalisation ». Ce terme est toutefois impropre car les productions ont toujours été « localisées » quelque part. Relocalisation peut convenir dans la mesure où la production s’effectue de plus en plus en Europe, mais il ne s’agit pas d’un retour en arrière : nous n’allons pas rouvrir les mines de charbon, les usines Renault de Billancourt ou celles de Simca à Poissy. C’est bien un phénomène nouveau, non un retour en arrière. Un phénomène qui est permis non par un quelconque « État stratège » ou une planification énarchique, mais par l’innovation et l’invention.
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