Vous êtes ici : Accueil > Articles > Le Tour de France
vendredi 4 septembre 2020
D’habitude, le Tour de France marque le temps des vacances et offre en juillet trois semaines de balades dans les terroirs français. 2020 étant une année extraordinaire sur bien des points, le Tour n’initie pas les vacances mais la rentrée. Cette course cycliste a survécu aux guerres, aux scandales, aux évolutions des goûts et de la société en accroissant une popularité sans égal. Les 24 heures du Mans ont perdu de leur superbe dans l’imaginaire collectif, l’engouement pour le football date des années 1960, le rallye Monte-Carlo ne passionne plus les foules tandis que le Tour concentre encore la gloire près de 120 ans après son lancement. Il a réussi l’improbable : réunir à la fois les passionnés de cyclisme qui suivent toute la saison et les amateurs uniques de la course qui ne s’intéressent au vélo que durant les trois semaines de l’été. Typiquement français, sa renommée et son intérêt s’étendent bien au-delà de la France et de l’Europe, comme le montre l’an dernier l’engouement des Colombiens pour la victoire d’Egan Bernal. Et alors qu’aucun français n’a gagné la course depuis 1985, la passion est toujours là pour une épreuve qui rassemble des milliers de spectateurs sur les bords de la route et qui est retransmise dans 190 pays.
D’où vient cette alchimie du Tour ? De la difficulté de l’épreuve, de l’imprévisibilité d’une course qui est tout à la fois un sport de combat et un sport d’équipe. Écrite sur trois semaines, chaque saison est un drame théâtral avec ses rebondissements et ses péripéties. On se souvient l’année dernière de la blessure de Thibaut Pinot alors qu’il était en lice pour la victoire finale et de cette coulée de boue qui a contraint les organisateurs à stopper l’étape. Le Tour est une tragédie qui se déroule en direct, dont les acteurs sont à la fois des chevaliers et des gladiateurs et dont la scène est le théâtre changeant des paysages et des régions de France.
Thème(s) associés :