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vendredi 27 juillet 2012
Napoléon III et l’Instruction publique, colloque organisé par l’Académie du Second Empire le 5 juin 2012.
Le 5 juin 2012, j’assistais à un colloque organisé par l’Académie du Second Empire sur Napoléon III et l’Instruction publique. Le colloque se tint à la fondation Cino Del Duca à Paris.
Il y eut cinq communications, je ne retranscris ici que les notes de deux d’entre elles.
Thème important que celui de l’instruction publique sous le Second Empire, car nous avons tellement été formé dans le mythe de Jules Ferry et des hussards noirs de la République que l’on a tendance à croire que l’école a commencé avec la IIIe République. Or cela n’est pas le cas. L’école gratuite existait déjà, l’illettrisme était pratiquement vaincu, de très nombreux chefs d’entreprises finançaient des écoles libres pour instruire les enfants de leurs employés et ouvriers. Croire que les patrons favorisent la faiblesse du niveau scolaire car ils auraient besoin de main d’œuvre peu qualifiée pour lui imposer de faibles salaires est une croyance complètement fausse, qui ne peut germer que chez des esprits qui ignorent tout du capitalisme.
Ce qu’a changé Ferry, c’est qu’il a nationalisé l’école et empêché le développement d’une école libre. Il a aussi mis l’école sous la tutelle de l’État, et au service d’une idéologie, celle de la République.
Je recopie ici des notes prises durant le colloque. C’est parcellaire, ce n’est pas complètement rédigé. Peut être que les actes seront publiés un jour. Certaines informations sont très intéressantes pour comprendre l’histoire de l’éducation en France.
Les mentions entre crochets […] sont des commentaires personnels.
1/ Le rôle de Victor Duruy
Rôle important de Victor Duruy, ministre de l’Instruction publique de 1863 à 1869.
1865 : projet de réforme du primaire.
1867 : loi Duruy. Gratuité scolaire des écoles, celles-ci étant financées par les communes. Augmentation de l’obligation scolaire pour que les enfants aillent à l’école.
Les communes de plus de 500 habitants doivent avoir une école de filles.
Développement de cours pour les adultes, donnés le soir dans les écoles.
Modernisation pédagogique : leçon de 1 heure, récréation toutes les deux heures. Faire des manipulations en science, utiliser des cartes et des images en histoire. Création du bulletin scolaire. Les professeurs doivent suivre leurs élèves durant toute leur scolarité.
Le latin et le grec sont étudiés dès la 8e [CM1 actuel].
Duruy se heurte à la critique des secteurs économiques qui veulent plus de pratique et moins de théorie [le phénomène n’est donc pas nouveau].
On crée un secondaire spécial avec de la comptabilité, des langues et de l’économie.
1861 : première bachelière.
1864 : circulaire Duruy pour faciliter l’entrée des filles à l’école, mais échec.
Supérieur : création de laboratoires de recherche. Liberté de l’enseignement : concurrence du privé et du public.
1% du budget de l’État est consacré à l’éducation [17% aujourd’hui].
2/ Instruction publique et religion
Les catholiques sont favorables à Napoléon III, très bonne relation entre l’Église et l’État. La Révolution a détruit la présence de l’Église dans l’école, du coup il n’y a plus d’école. Napoléon III a repris l’héritage de Falloux.
1806 et 1808 : l’Empire affirme le monopole de l’État sur l’éducation, du primaire à l’université. Toute l’éducation est faite par l’État même si l’État peut concéder des exemptions, par exemple pour les petits séminaires.
À partir de 1830 le monopole se fissure. Dans la Charte de 1830 la liberté d’éducation est exprimée.
1833 : loi Guizot, liberté pour le primaire.
1850 : loi Falloux, liberté pour le secondaire.
Création d’écoles libres.
Les maires doivent ouvrir des écoles, ils peuvent choisir leurs instituteurs. Beaucoup de religieux deviennent instituteurs, essor des congrégations religieuses enseignantes : 1500 en France, 13 000 établissements, 113 000 femmes religieuses. Beaucoup de vocations, un nombre en essor constant.
20% des garçons sont encadrés par des religieux [aujourd’hui l’enseignement privé sous-contrat gère 20% des élèves].
Les Frères des écoles chrétiennes sont en plein essor : 6500 frères vers 1860.
1000 maristes.
1870 : 2500 jésuites en France, 20 collèges, 6500 élèves [ce qui fait, en moyenne, 325 élèves par établissement. Ce chiffre me semble très bon, je pense qu’aucun collège ne devrait avoir plus de 400 élèves.]. Les jésuites gèrent les collèges les plus réputés.
1 lycéen sur 10 est élèves des jésuites, c’est pourquoi on leur en veut beaucoup, notamment Michelet et Quinet.
1/3 des élèves des petits séminaires deviennent prêtres.
Environ 6500 bacheliers, soit 2% d’une classe d’âge [66.7% en 2010].
L’éducation devient un terrain de lutte politique. Dans le programme de Belleville de 1869, Gambetta promet la laïcisation [c’est-à-dire la nationalisation] de l’éducation.
Les Frères des écoles chrétiennes introduisent la gratuité dans les écoles. L’État le leur reproche car cela crée une concurrence jugée déloyale.
1866 : création de la Ligue de l’enseignement (Jean Macé) qui lutte pour la nationalisation de l’école.
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