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dimanche 8 mai 2016
Jusqu’à présent, 100% des terroristes islamistes de France sont issus des écoles publiques. Donc, pour lutter contre la radicalisation et l’islamisation, le député LR des Alpes-Maritimes Éric Ciotti vient de déposer un projet de loi visant à interdire l’école à la maison et à restreindre les conditions de création d’école hors-contrat. Si son objectif réel est d’éviter de nouveaux attentats en France, son projet de loi est complètement inapproprié. Sans vouloir faire de procès d’intention à ce député, l’objectif inavoué de ce projet de loi est peut-être autre, c’est-à-dire interdire la liberté pédagogique et accroître encore davantage le monopole de l’Éducation nationale.
En France, c’est l’instruction qui est obligatoire, non la scolarisation. Quelques parents choisissent, pour des raisons qui leurs sont propres, de faire eux-mêmes l’école à leurs enfants. Peut-être n’ont-ils pas envie que leurs enfants fassent partie des 30% d’heureux élus touchés par l’illettrisme. Ou bien que leurs enfants soient confrontés à la violence des autres enfants scolarisés ou des trafics qui gangrènent les écoles. Ou tout simplement qu’ils habitent loin d’écoles valables.
On sait que la République se méfie de l’école libre, car l’école de la République est d’abord un projet politique qui a pour finalité non l’instruction des enfants mais le formatage des esprits. Le hors-contrat est dans le collimateur de ce gouvernement, qui a diligenté de nombreuses inspections aux mois de novembre-janvier dernier afin de les surveiller et d’accroître la pression sur ces établissements. L’école à la maison, qui ne cesse de se développer depuis quelques années, est-elle aussi vue avec inquiétude. Comme il est difficile d’avouer ouvertement que l’on restreint les libertés fondamentales, il faut bien trouver un prétexte qui puisse passer.
Ici, c’est l’islamisme. Car, c’est bien connu, toutes les écoles hors contrats sont des madrasas qui apprennent aux élèves à manier des kalachnikovs, et toutes les familles qui instruisent elles-mêmes leurs enfants sont des salafistes en recherche de radicalisation. Sauf que, jusqu’à présent, les terroristes sont les fruits de l’école d’Etat, non de l’école libre. Mais cette réalité, comme l’illettrisme et comme le coût exorbitant de l’école gratuite, doit être cachée.
Comme le rappelle une mère de famille qui pratique l’éducation à la maison :
« Ne sait-il pas que les familles instruisant leurs enfants sont déjà contrôlées une fois par an par un inspecteur de l’Éducation Nationale et tous les deux ans par les services sociaux ?
Je suis contrôlée tous les ans depuis des années, quand les enseignants le sont en moyenne tous les 5 ans. Je connais des enseignants qui ont été contrôlés deux fois en plus de 25 ans de carrière !
Pour ma part, pour rassurer ces hommes politiques qui parlent sans connaître le détail du dossier IEF, je ne serais pas opposée à :
– un contrôle de l’EN tous les ans pour tous les enfants qui ne sont pas scolarisés en présentiel
– un contrôle social tous les ans au lieu de tous les deux ans
– un test écrit obligatoire lire-écrire-compter à l’âge supposé d’entrée en 6e pour tous les enfants. »
On notera une des perles du projet de loi : « Les écoles doivent demeurer des lieux où se transmettent les savoirs et non les idéologies. » C’est effectivement tout à fait le cas des écoles publiques… Si ces députés étaient cohérents avec leur projet de texte législatif ils devraient dissoudre le Ministère de l’Éducation nationale.
On apprend par ailleurs dans ce projet de loi que l’instruction à domicile a augmenté de 54,6% en trois ans. « Ce phénomène a été rendu possible par les nombreuses lacunes dont souffre notre législation » dit le projet de loi. Il ne semble pas venir à l’esprit des rédacteurs du texte que ce phénomène puisse être la conséquence des errements de l’école d’État et de ses innovations pédagogiques désastreuses.
La liberté scolaire est toujours un combat.
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