Un tour de France en boisson

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vendredi 13 décembre 2019

Pour Noël, mettez de côté les légumes oubliés et découvrez les apéritifs oubliés des provinces françaises. Certaines marques ont orné les murs des maisons le long des nationales, et les peintures effacées laissent encore deviner les slogans et les réclames superposés en palimpseste. On retrouve parfois dans les brocantes les affiches des anciennes publicités en style Art déco et rétro. Des slogans amusants qui témoignent d’une époque passée, comme cette réclame pour Cointreau : « Ne prenez jamais la route aussitôt après un bon repas sans un petit verre de Cointreau. » Les exigences de la sécurité routière ont depuis lors fait comprendre qu’il valait mieux rouler à jeun plutôt qu’ivre.

Nécessité thérapeutique et fruits choisis

Les apéritifs ont répondu à un double impératif : détendre et satisfaire le gosier bien sûr, mais aussi apporter un bienfait thérapeutique. C’est le cas du Picon ou de la Chartreuse notamment. Les vertus médicinales des plantes devaient soigner les consommateurs et les aider à lutter contre les maladies, comme celles d’Afrique et d’Afrique du Nord. Cet arrière-plan thérapeutique est aujourd’hui disparu, alors qu’il fut au fondement de la création de nombreuses boissons dont beaucoup, à leurs débuts, étaient vendues en pharmacie.

L’autre particularité des alcools et apéritifs français est d’être réalisés avec des produits de qualité, notamment des fruits choisis, alors que dans d’autres pays les alcools sont réalisés à partir des résidus de fruits. Cela donne des produits d’une grande variété, à base de vin, de fruits, d’épices, souvent marqués par les spécificités locales des régions. Il y a des apéritifs de ville, conçus et réalisés pour un public urbain, les apéritifs de vignoble, réalisés à partir des composants du vin et les apéritifs de montagne, à base de plantes.

Apéritifs de vignobles

C’est le cas d’Ambassadeur, créé en 1936 par Pierre Pourchet et réalisé à partir de mistelles de vin, c’est-à-dire de moût de raisin dont la fermentation a été arrêtée par ajout d’alcool. C’est ce que l’on appelle communément un vin cuit, alors qu’il n’est pas du tout chauffé. L’appellation exacte est vin muté, comme pour le porto et le rivesaltes. Ambassadeur est élevé un an en foudre de chêne, ce qui témoigne de la qualité de l’apéritif.

On y trouve également Bartissol, un vin doux naturel, donc réalisé à partir de mistelles. Il a été élaboré en 1904 par Edmond Bartissol et, dans les années 1950, il a intégré l’appellation Rivesaltes contrôlée.

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