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jeudi 3 septembre 2020
C’est une grande chance de pouvoir connaître cette épidémie de coronavirus et surtout sa gestion erratique par l’administration : les peurs, les atermoiements et les psychoses nous replongent dans les profondeurs des grandes épidémies d’autrefois. Notre civilisation a beau avoir une médecine beaucoup plus performante et des services d’information plus développés, la même peur panique s’est emparée d’une partie de la population d’aujourd’hui, comme autrefois à Athènes et hier durant la peste noire. L’incapacité de l’administration à gérer un produit aussi basique que le masque et de définir l’usage de son port devrait nous inquiéter sur ses capacités à manier des produits beaucoup plus complexes, par exemple les retraites, la santé ou la diplomatie. La violence de l’État à l’égard des plus faibles résonne lourdement à côté de sa faiblesse à l’égard des violents.
Le mensonge et l’administration
Souvenons-nous qu’au mois de mars le masque était présenté comme inutile, voire même dangereux, et que son port était interdit. Aujourd’hui, il est le recours ultime et son port est obligatoire en de nombreux lieux. Le gouvernement est passé d’un discours à l’autre sans excuse ni reconnaissance de faute et assume l’un et l’autre discours avec un cynisme et un aplomb déconcertant. Jamais nous ne serons passés aussi vite d’un produit interdit à un produit obligatoire, sans explication ni justification solide. L’OMS, tant écoutée en début d’année, est désormais passée sous silence quand elle dit qu’il n’y a pas de preuve scientifique à l’utilité du masque en extérieur.
Mensonge également dans la présentation des chiffres. En mars-avril, au plus fort de l’épidémie, les chiffres publics donnés par le gouvernement étaient ceux du nombre de morts et de personnes hospitalisées et en réanimation. Aujourd’hui, ces données ne sont plus communiquées, le gouvernement indique le nombre de personnes contaminées. Or d’une part cela n’est pas forcément négatif d’autre part il n’y a pas moyen d’établir de comparaisons temporelles. Pas forcément négatif, car on peut être atteint par le virus sans être gravement malade : pour la plupart des gens la maladie est anodine. Les personnes contaminées sont désormais vaccinées (jusqu’à quand ? on ne sait) ce qui est une bonne chose. Impossibilité de comparer, car en l’absence de testage de masse en mars-avril dernier un bon nombre de personnes contaminées n’ont pas été recensées. Il n’est donc pas possible de savoir si l’épidémie progresse ou non. Mais en constatant qu’il y a beaucoup moins de morts et de malades dans les hôpitaux, on peut en déduire que l’épidémie régresse. Dans ce cas, pourquoi imposer le masque ?
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